Explications

Créée en septembre 2006 à l’initiative de Sophie Régnier, Olivier Gal et Benoit Sicre, la Galerie GHP s’est d'emblée revendiquée comme un lieu atypique dans le paysage artistique toulousain. Objectif premier, occuper un créneau délaissé : le soutien à la jeune création toulousaine. A la croisée des genres, le lieu s’impose non seulement comme un espace d’exposition, mais également comme un lieu de rencontre, de création et de diffusion pluridisciplinaire …
    En cinq ans, ce ne sont pas moins de 50 expositions qui ont été organisées, à chaque fois augmentées d’une mise en scène spécifique. Autant de vernissages, plus de 20 concerts, 15 événements inter-associatifs, des dizaines de reprographies éditées et de publications présentées, des sessions d‘histoires de l‘art… Hors les murs c’est aussi des foires d’art contemporain en France et en Belgique, des commissariats d’exposition, notamment a l’espace Croix Baragnon, la création du réseau Rrose Sélavy, la mise en place d’une politique de mécénat culturel…

    La croisée des genres, donc, comme cheval de bataille. Et une proposition innovante : être une association qui fonctionne avec le sérieux d’une entreprise. Clairement, et dès le début de l’aventure, la base associative à été un engagement fort. S'il est effectivement question de pérenniser l’association, tous les bénéfices générés se doivent d’être réinvestis dans la production d’expositions et d’événements. Le côté marchand, la vente d’œuvres et d’éditions, permettent aux artistes de vivre et à l’association d’investir.

    Pourquoi ca va mal ?

    Depuis bientôt cinq ans donc, Benoit Sicre et Olivier Gal portent l’association en qualité de bénévoles, avec le renfort de dizaines de personnes désireuses de s’investir dans l’aventure. Renforts plus que bienvenus. La structure prenant de l’ampleur, la charge de travail s’alourdissant. Seulement un emploi dit CAE a put être créé pendant un an pour Olivier Gal.

    Les fondateurs du lieu se posent aujourd’hui une question : est-il concevable de travailler bénévolement de manière durable, dans la mesure où GHP demande une gestion quotidienne de plus en plus pointue ? Car bien malheureusement, le nerf de la guerre se trouve ici. La gestion du lieu est déjà un travail à plein temps, difficile à concilier avec un second emploi rémunérateur et une vie de famille. GHP a désormais la confiance de la municipalité et des institutions, des festivals, des entreprises et du public, mais si la confiance est une chose, le soutien en est une autre. Si le lieu s’autofinance en partie, il n’est malheureusement pas possible, vu le contexte économique, de créer un ou deux postes au sein de l’association. Devant l’impasse économique devant laquelle ils se trouvent, Benoit Sicre et Olivier Gal décident de la fermeture du lieu pour éviter de se mettre personnellement en délicate situation.

    Ce comité de soutien, indépendant, à été créé en réponse aux difficultés de trouver des solutions efficaces à court terme. GHP occupe un créneau singulier et important pour la ville. Important pour les artistes déjà présentés, en grande majorité toulousains, pour qui GHP est devenu un véritable lieu de vie et d’échange. Important pour les étudiants des écoles d’art, les street artistes, les futurs générations d’artistes que GHP s’est toujours engagée à défendre. Important surtout pour le public, de plus en plus nombreux (500 personnes à chaque vernissage, plus de 1000 visiteurs à chaque exposition), qui trouve en ce lieu une ouverture d’esprit, une qualité de travail et des interlocuteurs disponibles pour parler d’art, tout simplement .

    Nous sommes convaincus que c’est dans la diversité et dans la pluralité des lieux de diffusion et de création que la culture s'épanouit. La période est difficile, de nombreux lieux ont déjà fermés, d’autres sont en passe de le devenir. Ce comité n’ose imaginer Toulouse sans GHP, c’est pourquoi aujourd’hui nous nous mobilisons pour alerter les pouvoirs publics. Tout à chacun a à gagner, tant d'un point de vue culturel, politique, qu’économique, qu’un lieu de qualité et de culture accessible à tous perdure à Toulouse.